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Trois mois en Inde
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15 mai 2011

Mariage indien

Date : dimanche 8 mai 2011

C’est dimanche, la semaine a été longue et chaude. Nous avons rendez-vous à 10h30 quelque part dans Bangalore. Réveillé à 9h, je me prépare, Laurent m’ayant dit que partir vers 10h suffisait. 10h10 bien sonné, nous voilà partis. Premier trajet en rickshaw, un véhicule à 3 roues présent en abondance dans les rues de Bangalore. Cela remplace avantageusement les taxis mais si vous êtes étranger et deux de surcroît, ils tentent d’obtenir un extra. Laurent ne se laisse pas faire et finalement le conducteur accepte. Si vous avez peur de la circulation en France, un conseil, évitez l’Inde. Vous resteriez bloqué là où vous êtes. Bref le trajet se fait et nous arrivons enfin.

Voici l’entrée du Hall de mariage, il est grand. En Inde comme en France, la taille d’un mariage dépend du budget que l’on a. Ici j’ai de la chance, c’est un mariage brahman. Bien que les castes soient officielles dissolues, les brahmans restent les plus pieux mais apparemment aussi les plus riches. Je me prépare donc à vivre un mariage traditionnel avec beaucoup d’argent. Du moins j’essaie de m’y préparer.

Dans l’entrée, une statue, il me semble que c’est Ganesh mais je ne saurais l’affirmer. J’ai aperçu quelques personnes s’incliner devant au cours de la journée. En effet nous sommes arrivés presque à 11h mais la cérémonie de mariage dure toute la journée, et les rituels commencent même une semaine auparavant. Nous entrons donc et … Ah oui c’est grand, et bruyant, et populeux.

Au fond, il y a l’estrade avec une sorte de pavillon très décoré. Devant, des rangées de chaises et plein de monde dessus et autour. Le bruit est impressionnant, mais n’empêche pas d’entendre la musique du mariage par-dessus. J’en cherche l’origine et, plus tard, à la demande d'une collègue de bureau, je prends en photo ces musiciens qui joueront toute la journée.

 Mais dans tout cela, où sont les mariés ? Sur l’estrade, dans le pavillon… Il est délicat de les voir car, à certains moments, les proches se regroupent sur l’estrade et empêche de voir. Même si j’avais le droit, je n’ai pas osé monter sur l’estrade. Je me suis contenté de parcourir la salle. Quelques photos volées à hauteur de sol pour vous montrer l’effervescence qui se forme autour. Des photographes et cameramen professionnels sont là également. Le prêtre, où du moins celui qui semble être un prêtre passe et repasse.

Nous sommes conviés à prendre le petit déjeuner, à 11h ? Celui qui n’a jamais quitté l’Europe, comme moi, ne peut pas anticiper ce genre de petit déjeuner. De longues tables en métal avec des tabourets d’un seul côté pour ménager des allées de passages pour les serveurs. J’ai dit serveurs ? Oui, enfin si on veut, dans la tradition brahman, la nourriture est servie par les hommes, et en costume traditionnel. Un morceau de tissu, apparemment ordinaire, autour de la ceinture, et une cordelette accrochée à la ceinture et passant par l’épaule, voilà en tout et pour tout leurs habits. Ils nous font assoir et déposent devant nous un morceau de feuille de palmier et un verre d’eau. Il faut laver sa feuille avec l’eau et avec la main droite uniquement. Puis ils passent avec les plats, et en déposent de petits tas répartis sur « l’assiette ». Le riz est la base, viennent des sauces, des éléments sucrés. J’ai découvert un « plat » qui s’apparente à la frangipane mais en beaucoup plus léger, j’adore. Bon le seul hic c’est qu’il faut manger avec la main droite uniquement. Prendre du riz et le mélanger avec les sauce ça va, en revanche porter le tout à la bouche sans mettre ses doigts dans sa bouche et sans en mettre partout c’est une autre paire de manches. Au bout d’un moment, je cale et nous quittons la table direction l’extérieur et une série de robinets pour nous rincer la main. Puis en quittant le « réfectoire » nous prenons un café.

De retour dans la salle, je repère un étage et me demande si nous pouvons y accéder car je n’y vois personne. Cela fait rire Laurent et mes collègues. En effet, en Inde, rien n’est à priori interdit. Si vous faites quelque chose qui déplait, quelqu’un viendra vous le faire remarquer calmement, surtout si vous êtes un étranger. Me voilà donc en quête de l’escalier menant à l’étage, je le trouve et personne ne m’interpelle quand je l’emprunte. Ouf, me voilà à l’étage et je vais pouvoir prendre quelques photos (dont celle du hall en début d’article). Je tombe sur une série de matelas contre le mur. Impossible d’en connaître l’utilité mais je suppose que certaines personnes ont dormit là pour préparer le hall.

Je suis bien mieux placé ici pour prendre des photos et arriver à saisir un peu mieux ce qui se passe dans le pavillon. Les vêtements de mariages sont impressionnants. Tout comme les saris, vêtements de femmes dont chacun est unique. Cela m’a surpris, le même genre de vêtement avec autant de déclinaisons de couleurs. Ils sont superbes. Le prêtre est là pour surveiller le bon déroulement de la cérémonie. Un petit garçon, probablement le frère de l’un ou l’autre des mariés, se joint à la compagnie. Le père du marié participe également, ainsi que sa mère, ou bien la mère de la mariée, je ne sais trop bien. Il faut savoir que je ne suis pas le seul à ignorer totalement comment se déroule réellement un mariage. Certaines personnes ne viennent au mariage que pour manger en témoignent les gens que j’ai vu arriver une fois la cérémonie terminée.

La fin de la cérémonie approche mais je ne le sais pas encore. Je suis témoin de ce qui ressemble à une remise de cadeaux de mariage. En effet, une boîte est présentée à la mariée, puis une femme lui attache autour du cou le collier qu’il contenait. Je redescends et des femmes passent avec des coupes contenant du riz multicolore. Il faut en prendre une poignée et, au signal que je n’ai pas vu, se diriger vers l’estrade pour le jeter sur les mariés que l’on ne voit pas. Cela symbolise la fin de cette partie de la cérémonie.

Les mariés descendent de l’estrade et tout le monde fait la queue pour les féliciter. Enfin la queue, c’est comme sur la route, suivre la ligne n’a aucune utilité ici, passer dés qu’on le peut est la règle. Arrivé devant les mariés, je les félicite et on me présente. En effet si le marié est un collègue, cela ne fait qu’une semaine que je suis là et je suis un parfait inconnu. Ce qui n’empêche pas un guet-apens de se mettre en place. Je me retrouve à droite de la mariée, pris en photo par les professionnels ! Il faut absolument que je récupère cette photo avant de partir. Elle sera certainement bien meilleure que les miennes pour vous montrer les costumes.

 Voilà, c’est fini, enfin presque, nous attendons pour déjeuner que le premier service soit  terminé. De retour devant ma feuille de palmier, j’ai cette fois ci le réflexe de la prendre en photo avant de me retrouver avec la main sale. Leur nourriture est bonne, pleine de saveurs. Bon épicée aussi, vous voyez le petit triangle rouge ? Jai simplement posé le doigt dessus pour voir quel goût cela avait. Je n’y ai pas touché ensuite. Au fond, des légumes, à droite, un équivalent de chips et devant un aliment sucré complètent l’assiette… de départ. Car les « serveurs » remplissent l’assiette au fur et à mesure à un rythme régulier et toujours avec des mets différents. J’ai enfin trouve une technique pour manger « proprement » (cf photo de droite). Il suffit ensuite de pousser la nourriture avec le pouce.

Et voilà mon expérience d’un mariage traditionnel indien. J’ai aussi pris quelques vidéos mais elles sont assez lourdes. Je vous invite à les regarder dans l’album picasa.

Bon fin de week-end,

JB

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